Socialist leaders are nearing a non-censure agreement with François Bayrou regarding the government’s budget and pension reforms ahead of the Prime Minister’s policy speech. Olivier Faure indicated concessions have been made to facilitate this compromise, which includes discussions on fiscal issues and the controversial retirement age increase. However, tensions persist within the presidential camp, with some right-wing allies opposing the suspension of pension reforms. Meanwhile, leftist factions plan to submit a censure motion, highlighting divisions within the opposition.
Les socialistes sont sur le point de finaliser un accord de non-censure concernant le budget et les retraites avec François Bayrou, à quelques heures seulement de la déclaration de politique générale du Premier ministre, a révélé leur Premier secrétaire Olivier Faure mardi.
« Nous pourrions être à quelques heures d’un accord possible (…) je pense que nous pouvons conclure », a estimé le député socialiste sur RMC-BFMTV.
Alors que les négociations semblaient bloquées lundi soir, M. Faure a formulé une « proposition » de compromis « par téléphone » durant la nuit à François Bayrou, sans en dévoiler les détails.
Le Premier ministre prononcera son traditionnel discours d’entrée à Matignon à 15h00 devant l’Assemblée nationale.
Cet accord de non-censure concerne non seulement la déclaration de politique générale du gouvernement mais également « le budget de l’État » et « celui de la Sécurité sociale », a-t-il précisé.
– Des concessions remarquables –
« Nous obtenons un certain nombre de concessions que je trouve remarquables car elles nous permettent de rompre avec ce que nous avons censuré nous-mêmes, à savoir le budget Barnier », a-t-il ajouté, précisant que les partenaires sociaux étaient impliqués dans les discussions.
L’accord couvrirait un large éventail de questions budgétaires – fiscalité, santé, suppressions de postes dans l’éducation nationale… – même si c’est effectivement la réforme des retraites qui est au centre des débats.
À Matignon, on se montre un peu plus prudent. « Tant que ce n’est pas finalisé avec le PS, ce n’est pas finalisé. Mais il y a une volonté d’y arriver », confirment-ils.
Suspension, gel ou pause ? Le vocabulaire du Premier ministre sera scruté de près.
Ironiquement, c’est Élisabeth Borne, ancienne Première ministre et auteure de cette réforme des retraites controversée, qui lira le même texte en parallèle devant le Sénat, lequel pourrait inclure des concessions à sa propre loi, adoptée dans le passé de force grâce à l’article 49.3.
Au cœur des tensions se trouve la révision de l’âge de départ à la retraite fixé à 64 ans par la loi de 2023 à travers une négociation de six mois impliquant les partenaires sociaux et abordant également le financement.
Les socialistes ont récemment exigé que la suspension de la réforme des retraites soit effective dès le début de la renégociation et non seulement en cas de succès.
Reste à voir ce que cela signifierait concrètement. Les personnes nées en 1963 pourraient-elles partir à la retraite à 62 ans et 6 mois (avec une durée de cotisation de 42 ans et un trimestre) au lieu de 62 ans et 9 mois (avec une durée de 42,5 ans) comme prévu ?
– L’inquiétude à droite –
Si, contrairement à son prédécesseur Michel Barnier, François Bayrou compte sur la gauche pour rester au pouvoir, il ne doit pas non plus aliéner ses alliés à droite.
Cette suspension de la réforme des retraites divise en effet le camp présidentiel tandis que Les Républicains (LR) menacent de quitter le gouvernement.
Au sein de Renaissance, certains semblent prêts à l’accepter, comme un prix pour la stabilité politique, à l’instar de Yaël Braun-Pivet qui a déclaré qu’elle n’était « pas opposée en principe » à un « arrêt bref » de la réforme des retraites pour « en discuter à nouveau ». Mais d’autres, comme le député Mathieu Lefèvre, s’y opposent, arguant de son coût, estimé à environ 3 milliards d’euros pour l’année 2024 seule.
À droite, le chef des députés LR Laurent Wauquiez refuse de « sauter dans le vide ». « Si demain nous atteignions le cœur du réacteur en termes de rendement budgétaire de cette réforme, alors nous mettrions la France, pour le plaisir de la gauche, en danger, notamment budgétaire et financier », a averti le ministre de l’Intérieur LR Bruno Retailleau.
– La gauche qui crie –
Quelles que soient les annonces de François Bayrou, les Insoumis déposeront une motion de censure qui sera examinée jeudi ou vendredi. La rupture semble se finaliser entre socialistes et Insoumis.
« Tous les députés qui ne voteront pas pour la motion de censure seront complices de la continuité de la politique macroniste », a averti le coordinateur de LFI Manuel Bompard sur RTL.
« Il y a une gauche qui crie et une gauche qui travaille », a répondu Olivier Faure qui « ne lit plus les insultes quotidiennes de Jean-Luc Mélenchon ».
Si les communistes semblent prêts à suivre les socialistes – « nous poussons pour autant d’avancées concrètes que possible », a déclaré Fabien Roussel sur LCI – les écologistes se montrent plus réservés.
La motion de censure de LFI n’a de toute façon aucune chance d’être adoptée puisque le RN a confirmé qu’il ne voterait pas pour.
« Nous refusons la politique du pire (…) censurer immédiatement aurait des conséquences » alors que « des mesures importantes » doivent être votées pour Mayotte et le budget, a expliqué le député RN Jean-Philippe Tanguy sur Public Sénat.