Emmanuel Macron has failed to meet the 48-hour deadline for appointing a new Prime Minister, causing frustration among political leaders and candidates. The potential nomination of Roland Lescure has sparked opposition from the far-right, while discussions among the left suggest abandoning a controversial constitutional article to ensure political stability. Other candidates, including Sébastien Lecornu and Catherine Vautrin, are also considered, but face similar risks of censure from both leftist factions and the National Rally.
Le Délai de 48 Heures Non Respecté
Le délai de 48 heures fixé par Emmanuel Macron lors de sa rencontre avec les dirigeants de son parti n’a pas été respecté. De retour d’une visite éclair en Pologne, le président a déçu les attentes en annonçant que la nomination du nouveau Premier ministre n’aura lieu que ce vendredi. Ce retard soulève des interrogations sur l’indécision du chef de l’État, qui semble jouer avec les nerfs des leaders politiques et des principaux candidats au poste. Cette attente favorise la propagation d’informations non vérifiées et installe une atmosphère toxique au sein de la classe politique, marquée par des attaques contre les prétendants. “Ils sont dans un piège,” a déploré un proche de Macron, ajoutant que “personne n’est aligné autour du président.”
Les Candidats en Lice
Jeudi, le nom de Roland Lescure, ancien ministre de l’Industrie, a fait son apparition dans le débat. Âgé de 58 ans, le député des Français de l’étranger pour l’Amérique du Nord est plutôt perçu comme un représentant de l’aile gauche du camp macroniste. Plusieurs députés du RN, dont les leaders Sébastien Chenu et Jean-Philippe Tanguy, ont exprimé leur hostilité envers sa nomination sur X. “Roland Lescure? Motion de censure,” a tweeté la porte-parole du groupe Le Pen, Laure Lavalette, avant de retirer son message. L’entourage du ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, a averti qu’une telle nomination serait un “gros problème” pour son parti, LR, en raison de la position opposée de Lescure sur l’immigration.
La situation politique demeure extrêmement complexe, malgré les efforts du Parti socialiste. Le futur chef du gouvernement devra établir les conditions de sa survie politique pour éviter le sort de Michel Barnier, destitué le 4 décembre par des députés lors d’une censure sans précédent depuis 1962, laissant le pays sans budget pour 2025. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, ainsi que Marine Tondelier, leader des Écologistes, ont proposé une formule : la renonciation à l’Article 49.3 de la Constitution, qui permet au gouvernement de faire passer des textes en force au Parlement, si un Premier ministre de gauche est nommé. En échange, une majorité de députés s’engagerait à ne pas le censurer.
Cette proposition a relancé l’option Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre de François Hollande et figure de la gauche modérée, opposée à l’alliance avec La France Insoumise. Cazeneuve, ancien maire de Cherbourg, n’hésite pas à exprimer ses affinités avec François Bayrou, un allié historique de Macron, dont le nom est évoqué depuis le début de la semaine. En effet, le leader centriste, âgé de 73 ans, incarne autant que Macron la volonté de dépasser le clivage gauche-droite, qu’il a été le premier à théoriser, tout en promouvant la culture du compromis. Cependant, au fur et à mesure que les jours passent, des doutes émergent quant à la réelle volonté de Macron de le nommer à Matignon.
Le président semble réticent à se tourner vers la gauche. Ainsi, les noms du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et de la ministre des Territoires, Catherine Vautrin, tous deux passés de la droite au camp de Macron, sont également évoqués comme candidats potentiels au poste de Premier ministre. Mais même plus que d’autres candidats, ils se retrouveraient dans une situation politique similaire à celle de Michel Barnier, avec un risque élevé de censure de la part de la gauche et du Rassemblement National.